Deux livres viennent de paraitre sur les dérives dans les crèches du secteur privé lucratif. Ils s’ajoutent au rapport de l’IGAS sur la qualité de l’accueil et la prévention de la maltraitance dans ces établissements, qui pointait plus largement de graves problèmes dans l’ensemble du secteur. L’UNSA rappelle les constats et propositions exprimés au moment de la publication du rapport, en mars dernier. Elles restent plus que jamais d’actualité.
Deux livres viennent de paraitre sur les dérives dans les crèches du secteur privé lucratif. Ils s’ajoutent au rapport de l’IGAS sur la qualité de l’accueil et la prévention de la maltraitance dans ces établissements, qui pointait plus largement de graves problèmes dans l’ensemble du secteur. L’UNSA rappelle les constats et propositions exprimés au moment de la publication du rapport, en mars dernier. Elles restent plus que jamais d’actualité.
Les causes de ces dérives sont nombreuses :
- Projets d’établissements inadaptés aux réalités de terrain ;
- Normes d’encadrement et compositions des groupes inadéquats compte tenu des acquis de la recherche sur les besoins de l’enfant et des standards internationaux ;
- Pénurie et épuisement des professionnels de terrain ;
- Manque de qualification et de formation de ces professionnels ;
- Manque de pilotage et de contrôle administratif ;
- Modalités de financement du système détournant les professionnels de leurs missions auprès des enfants dans des logiques de rentabilité à tout prix et favorisant des dérives financières au sein du secteur privé lucratif.
Compte tenu de l’ampleur du malaise, le rapport trace des pistes pour mettre fin à ces dérives. Parmi les 38 recommandations, l’UNSA retient particulièrement la nécessité de :
- Tenir compte des besoins des enfants et de leurs rythmes,
- Augmenter les taux d’encadrement et limiter le nombre moyen d’enfants par groupe en cohérence avec les standards internationaux (soit entre 6 et 8 enfants pour les moins de 2 ans, et de 10 à 12 enfants pour les plus de 2 ans).
- Permettre aux professionnels de disposer de plus de temps pédagogiques,
- Renforcer la prévention de la maltraitance dans la formation,
- Engager un travail approfondi sur le « coût de la qualité »,
- Simplifier, harmoniser et renforcer le contrôle des financements des EAJE,
- Instaurer une fréquence minimale obligatoire pour les visites de contrôle,
- Décloisonner et mettre en cohérence le rôle des différentes institutions (État, branche famille, départements).
L’UNSA demande aux pouvoirs publics de prendre sans délai des mesures d’urgence en matière de revalorisations salariales, de conditions de travail et de formations afin de pallier la pénurie de professionnels qui mine le secteur et affecte la qualité des accueils.
Les OPCO (opérateurs de compétences) devront également prendre toute leur place dans les dispositifs.
L’UNSA suggère aussi d’avancer rapidement sur les normes et les taux d’encadrement pour se rapprocher des standards internationaux ; ce qui serait à la fois bénéfique aux enfants et aux conditions de travail des professionnels qui les accueillent.
L’UNSA préconise enfin que des choix politiques forts soient faits sur la définition du périmètre du service public de la petite enfance et les moyens qui y seront consacrés en s’appuyant sur les établissements publics et associatifs non lucratifs ainsi que sur l’accueil individuel qui souffre aussi fortement de manque d’attractivité.