Transformation écologique : anticiper les mutations de l’emploi, accompagner les actifs et améliorer les conditions de travail
mercredi 31 mai 2023 - ◷ 2 min
La mission de France Stratégie présidée par Jean Pisani-Ferry consacrée aux incidences économiques de l’action pour le climat a rendu ses travaux. Y figure un rapport thématique consacré au marché du travail élaboré avec la Dares et dont l’UNSA approuve les recommandations.
Si les effets de la transformation écologique sur l’emploi au niveau global sont plutôt incertains – les études sur le sujet aboutissant à des résultats hétérogènes en fonction des hypothèses macroéconomiques retenues– des mouvements de destructions/créations d’emplois sont inévitables, notamment dans certains secteurs.
En effet, quand les secteurs de la construction et des services connaitront une hausse de leurs effectifs, c’est l’inverse qui est attendu dans ceux des transports, de la chimie et des industries énergétiques. Les incidences dans le secteur agricole seraient pour leur part contrastés.
Au-delà, au sein d’un même secteur, des processus de réallocations d’emploi peuvent avoir lieu comme dans l’industrie automobile (du moteur thermique vers l’électrique…) ou l’agriculture (transferts d’emplois vers l’agroécologie par exemple). La transformation écologique aura aussi des répercussions sur la répartition géographique des emplois.
Selon la Dares, l’action pour le climat pourrait accroître les difficultés déjà existantes sur le marché du travail (difficultés de recrutement, conditions de travail…). Elle recommande d’anticiper les mutations, d’accompagner la mobilité professionnelle et géographique des actifs ainsi que de conjuguer transformation écologique avec emploi de qualité.
L’UNSA approuve ces orientations. Si les politiques publiques anticipent déjà des transformations de l’emploi et d’évolution des formations, les efforts doivent être poursuivis et faire l’objet d’évaluations régulières. Le sujet des reconversions professionnelles est essentiel et urgent. La Dares assure à ce propos “qu’un droit effectif à la reconversion professionnelle reste à construire”, les dispositifs actuels n’étant pas suffisamment mobilisés (Transco, EDEC…).
En outre, pour l’UNSA, les mutations de l’emploi liées à la transformation écologique impliquent de renforcer la sécurisation des parcours professionnels des actifs par des politiques d’accompagnement et de formation de qualité.
Afin de faciliter les reconversions professionnelles, il conviendrait de simplifier les dispositifs existants tels que Transco et le Projet de transition professionnelle (PTP) ainsi que les Engagements de développement de l’emploi et des compétences (EDEC), dont la mise en œuvre est complexe.
Outre l’aspect formation, les tensions de recrutement que pourrait générer la transformation écologique sont liées aux conditions de travail -lesquelles sont parfois aggravées par le changement climatique- et de rémunération de certains emplois (ouvriers des travaux publics, ouvriers du bois…). Pour l’UNSA, leur amélioration doit constituer une priorité.