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Développement de l’apprentissage : les jeunes les moins qualifiés n’en profitent pas.

mercredi 30 mars 2022 - ◷ 2 min

La dernière étude sur le marché du travail de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) confirme les inquiétudes de l’ UNSA sur un nouveau modèle de l’apprentissage dopé par les aides et ne profitant pas aux jeunes les plus éloignés de l’emploi.

Depuis plusieurs mois, l’UNSA alerte sur une lecture biaisée des chiffres de l’apprentissage. La croissance exponentielle des contrats (718 000 nouveaux contrats en 2021 !) cache en effet une évolution qui favorise les jeunes suivant des formations Bac +2 et au-delà (62 % des contrats dans le privé contre 56 % en 2020, 25 % en 2010).

Comme l’avait déjà montré le rapport de la cour des comptes de décembre 2021 (voir article UNSA) l’apprentissage, dispositif d’insertion professionnelle pourtant efficace ( 6 jeunes sur 10 en sorties positives vers l’emploi), ne bénéficie pas aux plus jeunes prématurément sortis du système scolaire sans diplôme, ni qualifications :

 entre 2018 et 2020, le nombre d’entrées des moins de 18 ans a en effet baissé (-3,6%) alors que la hausse atteint plus de 114 % pour les plus de 18 ans.

 53 % des entrants ont plus de 20 ans en 2020 alors qu’ils n’étaient que 21 %, en 2000.

 La progression des entrants sans diplômes est faible (+ 5,9 % en 2020 par rapport à 2018) comparée à la hausse globale des entrées de près de 64 %, sur la même période.

Les jeunes en études supérieures, premiers bénéficiaires
L’UNSA partage les interrogations de l’OFCE : les aides très généreuses (5 000 euros pour un mineur et 8 000 euros pour un majeur avec des charges réduites) bénéficient in fine avant tout à des jeunes pour qui l’apprentissage a peu de valeur ajoutée.
Logiquement, cette explosion des chiffres de l’apprentissage a un impact majeur sur l’emploi total et notamment des jeunes dont le taux d’emploi est à un niveau jamais atteint depuis 30 ans (32,8 %).

Les auteurs de l’étude alertent enfin sur la situation qui prévaudra après l’arrêt des aides exceptionnelles prévu le 30 juin 2022.
Un ralentissement voire un arrêt des embauches de jeunes actifs, avec la fin de l’effet d’aubaine est possible.

Pour l’UNSA, cette évolution du modèle de l’apprentissage, le poids financier pour les finances publiques appellent une évaluation sérieuse et un rééquilibrage au profit des formations niveaux bac et infra bac.
D’évidence, l’apprentissage doit redevenir une voie d’accès pour les jeunes les plus éloignés de l’emploi, et ne pas profiter uniquement à l’enseignement supérieur.

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