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Plan de relance et formation : un suivi indispensable

lundi 28 septembre 2020 - ◷ 4 min

L’UNSA partage globalement les priorités du plan de relance en particulier pour les jeunes mais pointe des insuffisances sur les reconversions professionnelles, les freins périphériques et l’absence de contreparties de la part des entreprises.

L’enveloppe conséquente de 6,5 Mds d’euros dédiée à la mise en œuvre de dispositifs pour lutter contre le chômage des jeunes, souligne la volonté de l’exécutif d’agir en priorité pour ce public.
Afin de pallier un manque de compétences dans les secteurs en tension (santé-social, numérique, transition écologique), 1,6 Milliard d’euros est injecté pour des formations qualifiantes.
Les modalités seront ouvertes en présentiel ou à distance avec un effort sur cette dernière en terme financiers.

Par ailleurs, sur les aides à l’embauche consenties aux employeurs pour l’emploi d’un jeune en apprentissage ou en contrat de professionnalisation, l’UNSA y voit un effort important, même si des effets d’aubaine sont inévitables.
Il ne faut pas perdre de vue que l’objectif reste une insertion professionnelle durable et de qualité.
À cet égard, l’UNSA note l’effort supplémentaire et bienvenu, pour recalibrer l’apprentissage avec une dotation supplémentaire de 750 millions d’euros, octroyée par France compétences.
Pour autant, ce “mille-feuilles” de dispositifs (PACEA, service civique, Garantie jeunes, Parcours emploi-compétences...) se caractérise par sa complexité et le montant des prises en charge est variable.
C’est également une occasion manquée pour la création du Service public d’insertion (SPI) que l’UNSA appelle de ses vœux.
Concernant le dispositif FNE, son renforcement d’1 milliard d’euros peut être qualifié de positif.
La baisse d’indemnisation des salariés en activité partielle qui, de plus, s’engageront dans un parcours de formation est inacceptable. De surcroît, le dialogue social est réduit à la seule information du CSE et non pas une consultation pourtant annoncée lors de la concertation du 24 juin dernier.
Pour l’UNSA, l’effort de l’Etat ne doit pas porter uniquement sur la prise en charge des coûts pédagogiques mais devrait aussi assurer une rémunération intégrale pour les salariés en activité partielle.
Même si l’on peut noter positivement le déploiement de crédits importants pour la transformation du système de formation (formation à distance, outils numériques, innovation pédagogique…), ceux alloués à la reconversion professionnelle ne semblent pas à la hauteur des enjeux.
En effet, l’impact désastreux sur les emplois et les salariés de certains secteurs appellent une réponse plus offensive. Il en est de même pour la transition écologique. Alors que des besoins étaient déjà non couverts avant la crise COVID, ce ne sont pas les 100 millions d’euros supplémentaires pour le CPF de transition qui suffiront à répondre à la demande.
Par ailleurs, l’augmentation significative de la rémunération des demandeurs d’emploi non indemnisés en formation, la prime de 150 euros à leur entrée en formation et la revalorisation des indemnités dans le cadre des dispositifs jeunes sont à saluer mais demeurent insuffisantes au regard de la demande sociale.

Aussi, force est de constater que la problématique des freins périphériques à l’accès à la formation et à la reprise d’emploi n’est pas traitée dans toutes ses dimensions : mobilité, garde d’enfant, logement...
L’annonce du développement des tiers lieux, des plateaux techniques pour permettre de rapprocher les populations des lieux de formation sont par exemple une modeste réponse à la question du déplacement.
Sur ces sujets, véritables entraves à la formation des plus fragiles et notamment des femmes, l’UNSA continuera à revendiquer des moyens notamment dans le cadre des Programmes régionaux d’investissement dans les compétences (PRIC).

Comme sur l’ensemble du champ “ emploi-formation”, il appartient en effet aux organisations syndicales, avec les acteurs économiques et politiques, de veiller à la mise en œuvre des politiques publiques annoncées, à leur évaluation et à l’optimisation des moyens.

Au plus près du terrain, dans les entreprises, les branches, les OPCO, les bassins d’emploi, les structures de concertation territoriale (CREFOP, CESER), l’UNSA répondra présent dans l’intérêt de tous et notamment des plus fragiles.

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