La réforme visant la base de calcul des APL entrera finalement en vigueur l’an prochain. La volonté d’être au plus près de la situation de l’allocataire, quasiment en temps réel, est intéressante. Cependant d’autres aspects auraient mérité d’être traités en profondeur.
Au 1er janvier 2021, l’APL sera calculée sur la base des revenus des 12 mois précédents (et non plus 2 ans en arrière) et réajustée à la hausse ou à la baisse tous les 3 mois.
Dans la période de crise actuelle, qui a engendré, et continue à le faire, des baisses de revenus de tous ordres (activité partielle, fin de CDD ou d’intérim, chômage, diminution du nombre d’heures supplémentaires, ...), cette réforme va jouer un rôle d’amortisseur social, indispensable à la cohésion sociale, et mettra en adéquation la situation de la personne avec la charge de logement au moment où elle en a le plus besoin.
L’État avait prévu de réaliser plus d’un million d’économies avec cette réforme, ce qui ne devrait pas être le cas du fait de l’augmentation prévisible du nombre d’allocataires ainsi que des prestations au regard de la baisse des revenus consécutive à la crise actuelle.
L’UNSA se réjouit que le débat sur la question des étudiant.es salarié.es ait été entendu à travers la mise en œuvre d’un forfait pour ces derniers, le montant de l’APL restant inchangé pour les étudiant.es sans revenus.
Pour autant, la question de la structure du barème de l’APL reste entière : revalorisation des montants, tranches supplémentaires, révision des seuils sont nécessaires, notamment pour prendre en compte les nouvelles formes de précarité, comme celle des jeunes et des travailleur.ses pauvres.
L’UNSA regrette qu’il n’y ait pas eu d’étude d’impact suffisamment poussée, notamment sur les jeunes et les étudiant.es, et continue à penser qu’une période de transition, pour tous les allocataires qui vont voir diminuer leurs prestations, aurait été utile.