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Lutter contre la détresse psychologique au travail

lundi 14 décembre 2020 - ◷ 3 min

Une enquête du cabinet de conseil Empreinte Humanis publiée le 18 novembre 2020 souligne la hausse de la détresse psychologique dont souffrent 49 % des salarié.es.

Cette dégradation est confirmée par le baromètre d’Opinionway. Dans le même temps, une enquête IFOP, réalisée pour Malakoff Humanis, révèle que les arrêts maladie de longue durée ont fait un bond de 33 % en une année, dans le secteur privé. Le taux de salarié.es arrêté/es pour troubles psychologiques a doublé en passant de 9 % à 18 %. Pour l’UNSA, il est urgent de mettre en place des mesures pour prévenir et améliorer la santé mentale des salarié.es.

La crise sanitaire vient mettre en lumière les faiblesses des approches préventives intégrées dans le domaine de la santé psychique au travail. La souffrance psychique monte en puissance depuis une vingtaine d’années, mais les mesures pour la prévenir tardent à se déployer. Un accord cadre européen sur le stress existe depuis 2004, complété par un accord cadre de 2007 sur le harcèlement et les violences au travail. En France, il a fallu attendre juillet 2008 pour qu’un ANI sur le stress au travail soit signé et 2009 pour qu’il soit rendu obligatoire.

Où en sont les mesures du rapport Nasse et Légeron en 2008 pour faire sortir de l’invisibilité la dimension psychique de la santé au travail ?
Elles sont loin d’avoir toutes vu le jour. La Fonction publique est encore plus en retard.
Pourtant la santé psychologique au travail n’est pas une dimension mineure. En plus des préjudices subis par les salarié•es, dépression et anxiété génèrent un coût important pour notre système de santé et pénalisent la performance des entreprises. Dans le contexte pandémique, les arrêts pour ces troubles sont autant de difficultés pour réorganiser les activités.
Dans les enquêtes précitées, seuls 32 % des salarié.es considèrent « que la direction de l’entreprise démontre sa préoccupation et son engagement pour la santé psychologique au travail ». Ce déficit de considération et d’accompagnement des salarié•es doit évoluer vers plus de prévention et l’amélioration de la prise en charge.
Pour l’UNSA, la mise à disposition d’un numéro vert est un premier élément de réponse mais il est très insuffisant. Des mesures doivent concerner tous les niveaux : les entreprises et administrations, les services de santé au travail et la reconnaissance des maladies psychiques dans le tableau des maladies professionnelles.

Dans les entreprises et administrations, l’attention doit être portée sur les pratiques de communication et de management, sur la participation des personnes, sur le soutien apporté aux salarié•es (aide, accompagnement), sur les horaires de travail, sur la clarté des tâches ou des objectifs de l’organisation, sur la charge de travail, sur la conciliation de la vie privée et de la vie professionnelle, sur la reconnaissance des engagements des salarié•es.

Pour l’UNSA, une stratégie intégrée doit être négociée dans le cadre du dialogue social pour couvrir la prévention, l’identification précoce, le soutien et la réadaptation en s’appuyant sur l’évaluation annuelle des risques psychosociaux. Les violences psychologiques, physiques ou sexuelles doivent être identifiées et prévenues, la formation des managers doit être systématique. Les SST doivent intégrer de nouvelles compétences en santé mentale.

L’UNSA soutient également la reconnaissance en maladie professionnelle du burn-out.

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